En ce mois de juin, les professionnels de santé de la CPTS Sud 77 s’organisent pour la sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus et à la vaccination contre le Papillomavirus humain.

Chaque année, en France, plus de 3000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et près de 1000 en décèdent. Ce cancer est principalement provoqué par des virus de la famille des Papillomavirus humains (HPV) qui se transmettent lors des rapports sexuels.

Le virus HPV cause par ailleurs chez l’homme des cancers des sphères génitale (pénis, anus) et ORL (cavité orale, oropharynx, amygdales).

Face à ces cancers, deux moyens de prévention existent.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus, un moyen efficace restant à renforcer

Le test de dépistage des virus HPV par un prélèvement cervico-utérin (communément appelé « frottis cervico-utérin ») s’adresse aux femmes entre 25 et 29 ans, tous les 3 ans (examen cytologique), puis tous les 5 ans à partir de 30 ans jusqu’à 65 ans (test HPV-HR). Il permettrait d’éviter 90% des cancers du col de l’utérus.

Depuis 2018, un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, s’inscrivant dans le Plan cancer 2014-2019, concerne l’ensemble des femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans. Il a pour objectif un taux de couverture du dépistage dans la population cible de 80%. Or, sur la période de 2018 à 2020, la couverture nationale au dépistage n’était que de 59%. Concernant le département de la Seine-et-Marne, ce taux sur la même période chutait à 51,4%.

Depuis janvier 2024, le programme national de dépistage est géré par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Il a pour objectif d’inviter les femmes n’ayant pas réalisé de prélèvement dans les délais recommandés à consulter leur médecin généraliste traitant, leur gynécologue ou leur sage-femme afin d’effectuer ce test de dépistage. L’invitation et la première relance arrivent directement dans le compte ameli des femmes invitées (ou par voie postale en l’absence de compte). La deuxième relance est envoyée par courrier. De plus, les médecins traitants reçoivent la liste des patients éligibles non à jour de leur dépistage.

Des supports vidéo, dessinés et digitaux existent pour les professionnels de santé, afin d’échanger avec les patientes sur le dépistage, en consultation, et pour ces dernières si elles souhaitent avoir des informations complémentaires.

Support vidéo

Support dessiné

Support digital

La vaccination contre le Papillomavirus, une affaire de toutes et tous

En complément du test de dépistage du cancer du col de l’utérus chez la femme, la vaccination HPV est tout aussi importante et ouverte aux deux sexes, pour les filles et les garçons entre 11 et 19 ans. Elle prévient jusqu’à 90% des infections liées aux cancers.

Le schéma vaccinal est réalisé en 2 ou 3 doses selon l’âge d’initiation de la première dose : 2 doses entre 11 et 14 ans révolus, 3 doses entre 15 et 19 ans révolus. Un rattrapage existe jusqu’à l’âge de 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

La couverture vaccinale est un enjeu en France car elle reste en deçà des objectifs. En 2022, pour une dose à 15 ans et un schéma complet de vaccination à 16 ans, les taux de couverture vaccinale étaient respectivement de 47,8% et 41,5% chez les filles, de 12,8% et 8,5% chez les garçons. Des actions ont été menées afin d’améliorer la couverture vaccinale, comme la vaccination des élèves de 5e dans les collèges à la rentrée scolaire 2023.

Des freins à la vaccination contre les infections liées aux HPV existent, liés principalement à la crainte d’effets indésirables. Ils peuvent rendre les parents indécis vis-à-vis de la vaccination chez leurs adolescents. Des leviers sont utilisables en consultation pour répondre aux questions de vos patients et de leur entourage. Ils sont d’autant plus efficients lorsque les professionnels de santé impliqués sont au plus proche des adolescents et de leurs parents. Le vaccin HPV peut, de plus, être prescrit et administré par un médecin, une sage-femme, un pharmacien ou un infirmier. Professionnels de santé, patients, parents, enfants, en établissements de santé, scolaires ou autres collectivités, la vaccination HPV est donc un sujet touchant un large public.